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« MPR » une bande à part et nouveau phénomène urbain [ Interview ]

Alors qu’ils viennent de signer récemment leur retour dans les bacs avec un nouveau single intitulé « Malembe », le groupe Musique Populaire de la Revolution ( MPR ) semble ne pas vouloir suivre le même chemin que d’autres étoiles montantes du paysage musical urbain de la RDC.

Très respectueux à l’égard des aînés et collèges du domaine musical, loin des polémiques et du phénoméne « Mabanga« , dédicace, tel deux oiseaux qui volent de leurs propres ailes, Zozo Machine et
et Yuma Dash se construisent petit à petit une notoriété qui va déjà au-delà de nos frontières.

Dans une interview accordée à « Strong2KinMoov  » le vendredi 26 mars 2021, ces deux rappeurs reviennent sur la création de leur groupe, leur évolution leurs projets d’avenir ainsi que d’autres sujets.

Dès par leur identité visuelle qui se ressemble à s’y méprendre à celle du Zaïre, le Groupe MPR semble avoir un parcours unique et phénoménal. Né d’une initiative de l’un d’eux, Yuma Dash, qui à la base, réunissait plusieurs rappeurs de la commune de Matete dans le but d’enregistrer une chanson collective.

De cette idée est né un groupe baptisé  » Résistance Bantu » dans lequel figurait certains de leurs potes.

De fil en aiguille, ce groupe sera rebaptisé MPR « Musique Populaire de la révolution « . Cette conversion est intervenue après une forte restructuration et surtout grâce à l’enorme contribution de « Mani Loko« .

« À la base c’est Yuma Dash qui avait réuni plusieurs rappeurs de Matete pour enregistrer une chanson et ensuite nous avions eu l’idée de créer un groupe avec d’autres potes qui s’appelait Résistance Bantu et avec le temps le groupe a prit la forme actuelle grâce à une forte structuration et aux idées du vieux Mani Loko ».

Comme le pensent plusieurs, le groupe n’a aucune liaison avec le parti historique MPR, Mouvement Populaire de la Révolution, du feu président Mobutu. ZOZO et YUMA expliquent que cette ressemblance identitaire a été choisie pour rendre à la musique congolaise en particulier et à la culture congolaise en général sa grandeur des années « Zaïre ».

Toutefois, « MPR » n’est pas resté historique pour ne pas être archaïque. C’est une bande à part et un nouveau phénomène urbain » qui se distingue et qui se trace un autre chemin. Ils ne sont sans nul doute le seul groupe qui ne fait pas usage du phénoméne « Mabanga » pour se ressourcer financièrement comme il est de coutume en RDC.

D’ailleurs, les deux artistes soutiennent qu’il n’existerait aucune révolution, s’ils ne bougent aucun code. Avec cette phrase, le groupe se veut être authentique et révolutionnaire. Par contre, ils font référence aux différents acteurs de la culture congolaise et d’ailleurs. En utilisant à bon escient ce qu’ils gagnent lors des concerts et par la vente de leurs chansons dans des plateformes de streaming, le groupe pense pouvoir s’en sortir financièrement dans un pays où l’industrie musicale n’est pas très développée.

« Tout dépend de la vision ndeko. Tozo reprocher vie na rien. Oyo ezo pesa tozo batela », soutiennent-ils

Avec 4 singles à succès dans leur discographie « Lobela yé français », « Dollars », « Semeki » ainsi que le tout récent « Malembe », Yuma Dash et ZOZO visent très loin et grand. Ils nous demandent de rester connectés sur leurs différents comptes réseaux sociaux, car le groupe s’apprête à nous annoncer des bonnes nouvelles.
« Restez connectés sur nos réseaux sociaux. On a des bonnes nouvelles pour vous ».

De quoi à nous tenir en haleine. Nous espérons que le groupe nous dévoilera le titre de leur premier album. Nous avons hâte.

En ce qui concerne leur plus grande réalisation en 3 ans d’existence, les deux rappeurs pensent que la route est encore longue. Le groupe n’a pas encore atteint tous objectifs qu’il s’est fixés.
Réagissant à la question de savoir si « MPR » compte sortir deux ou trois chansons en français ou en anglais, les deux membres du groupe pensent que ceux qui chantent dans ces langues le font déjà mieux. «. Batu ba yembaka na français na lingala ba salaka yango déjà bien makasi».

Le groupe MPR se veut être à la croisée de plusieurs sonorités dans lesquelles ils se classent  et s’inspirent énormément entre autres du rap, Reggea, de la Rumba, du Dancehall.
Au sujet de featuring, les deux rappeurs se disent ouverts à collaborer avec plaisir avec d’autres musiciens.

Très attaché à leur source d’inspiration et à la musique congolaise rénovée, « MPR » a pensé honorer l’une des légendes de la rumba, King Kester Emeneya, celui qui a intégré le synthétiseur dans la musique congolaise. ZOZO et YUMA justifient ce choix du fait qu’il était et reste une figure emblématique de la musique congolaise et africaine. Pour eux, « Kwamabu » est pour plusieurs une source intarissable d’inspiration.

Malgré cette vision unique qui les surclasse des autres, « MPR » reste très modeste, humble et respectueux vis à vis des autres. A notre question de savoir s’ils se placent à quelle position sur le top 5 dans la musique urbaine du pays, ils répondent sagement et laissent aux mélomanes la tâche de les positionner, parce que ce sont eux qui les écoutent et les valident.

Avec cette fibre énergétique, « MPR » souhaite à la longue faire une tournée nationale et internationale.

« Ndeko laissez les fanatiques faire leur classement bango nde ba grand prêtre ».

A la fin de notre interview avec le groupe MPR, les deux rappeurs n’ont pas manqué à donner un avis positif sur le travail qu’abat la l’équipe Strong2KinMoov.

« Ma nzelé oyo eza MPR »

RM La Fleur Du-Béton

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