Lors de son récent passage sur le plateau de Sektion Music sur Digital Congo, Fally Ipupa a annoncé qu’il a pris l’option d’utiliser de l’autotune durant toutes ses prestations scéniques en RDC.
Selon lui, c’est une façon de proposer aux amoureux de la musique une autre dimension de la chanson. Une autre saveur musicale en live. Cela a laissé perplexe plusieurs mélomanes. C’est dans cette optique que notre rédaction a décidé de vous en parler un peu plus sur ce logiciel.
Dans la scène musicale congolaise, l’autotune est beaucoup plus utilisé lors de l’enregistrement des chansons mais pas trop sur scène s’il faut se référer au concert d’Innoss’B en 2010 à Goma.
Genèse de ce logiciel
L’Autotune est un programme informatique, un logiciel utilisé la plupart du temps par les ingénieurs du son, mais il est aussi de plus en plus prisé par des artistes du milieu hip-hop. Il corrige les fausses notes et fait chanter juste ceux qui chantent faux.
Pour trouver l’origine de l’Autotune, il faut revenir en 1996 et voyager jusqu’à Porto Rico. Il s’agit d’une île tropicale agréable à vivre et également… un paradis fiscal pour les Américains. C’est là que s’installe Andy Hildebrand, un riche ingénieur. Il a fait fortune en mettant au point des algorithmes permettant aux compagnies pétrolières de savoir où creuser pour trouver du pétrole.
Jusqu’au jour où il quitte tout pour se lancer dans le monde de la musique. Lors d’un déjeuner, une amie lui glisse : « Ce serait cool s’il y avait un logiciel pour faire chanter juste les gens qui chantent faux ». Et il l’a fait. Comment ? En adaptant, pour le son, les algorithmes élaborés pour trouver du pétrole.
« Believe », la première chanson autotunée et tout part si vite !
Le logiciel auutotune sort donc en 1997, où il est utilisé dans tous les studios pour corriger discrètement la voix des chanteurs. En novembre 1998, la chanteuse américaine Cher, avec la chanson « Believe », devient le précurseur de l’utilisation massive du programme sur une chanson devenant un hit (le single sera vendu à plus de 10 millions d’exemplaires).
À la fin des années 2000, l’utilisation de l’Autotune comme effet musical est renforcé par le chanteur de rap T-Pain, qui perfectionne cet effet et en fait un usage intensif dans ses chansons, notamment avec l’album Rappa Ternt Sanga (en français, « un rappeur devenu chanteur »). Depuis, de nombreux artistes utilisent ce logiciel, notamment Kanye West, Heartbreak, Lil Wayne et bien d’autres.
En France, ce sont les rappeurs Booba avec son album « 0.9 » (nov. 2008) et Rohff avec « Le Code de l’horreur » (déc. 2008) qui inaugurent les premiers albums français conçus avec Auto-Tune même si certaines chansons plus anciennes utilisaient déjà l’Auto-Tune, comme Damien Saez en 2002 sur le titre « Sexe ».
Après des premières critiques négatives de la part du milieu du rap, par la suite d’autres artistes en font l’usage, comme Jul ou encore le groupe PNL, et font d’Autotune un outil créatif permettant d’insuffler un souffle nouveau avec une véritable portée émotive, alors que d’autres trouvent ce traitement abominable. À commencer par le Magazine Time qui compte l’Autotune parmi les 50 pires inventions modernes.