Le groupe urbain congolais « Musique Populaire de la Révolution », beaucoup plus célèbre sous l’acronyme MPR, a livré aux mordus de la bonne zik son premier EP « Seseseko » (qui veut dire Éternel) le vendredi 22 juillet dernier. Désormais disponible sur toutes les plateformes de téléchargement légal et streaming, ce projet comporte 9 tracks et fait déjà l’unanimité auprès du grand public.
Eh oui, c’est l’heure de la dégustation musicale et pour notre première audition, nous avons la piste « Nga Na Sa’ni » où nous retrouvons Zozo Machine et Yuma Dash en connexion avec le rappeur Kalash Criminel et Samke au menu. Bon appétit !
On y va ! Dans cette chanson qui tourne pendant 3 minutes 25′, dont la prod ramener les vibes Afrotrap et un groove Amapiano, les 4 artistes nous ont gratifié d’une performance niveau Champions League. Ce morceau, c’est l’histoire d’une belle meuf à la réputation de salope qui se fait courtiser par un mec en cours de route. Elle fait savoir alors à ce dernier qu’elle est une pute qui s’envoie en l’air partout où elle passe mais l’homme répond qu’il en a rien à foutre, c’est elle qu’il veut dans sa vie.
Des punchlines, de la technique, un refrain extraterrestre et un chant exceptionnel
Et sur ce beat bien cadencé, c’est l’imbattable Zozo Machine qui ouvre le bal avec un couplet lover garni des punchlines qui enjaillent l’oreille interne telles que : « Na’o lagw’o lokola soulard nako sombel’o vie soki nazwi lard so na lobi bako sala zuwa na zwi love na wenze ya butula », lâche-t-il de son couplet avant d’enchaîner « Nzelé eza MPR na Kalash na nay’ana charisme ya chanteur ya zumba s’oza nanga il faut ozala esprit ekuba na charme Papy Tex ya Empire Bakuba ».
Sur le refrain, aussi chanté en lingala, c’est la chanteuse Samke qui émerveille nos oreilles en apportant un surprenant feeling pas fréquent dans la sphère musicale de Kinshasa. Un flonflon venu d’ailleurs avec une ambiance de boîte de nuit. En tout cas c’est le kiff de ce son.
« ah oui naza molaso na wuta pakadjuma batu tout ba laka nga ba côté tout na yebana »
Sur le deuxième couplet, c’est le Roi des sauvages qui entre en jeu avec une avalanche de rimes percutantes. C’est sanglant on dirait des uppercuts donnés sans gant. Très technique et doté d’un flow sans pareil, Kalash Crimi régale les auditeurs en français avec des mots lingala à la fin du couplet : « les hommes qui ont l’argent n’ont jamais le temps ceux qui ont le temps n’ont jamais de l’argent quand tu réussis on te rappelle ta vie d’avant la guerre crée des millionnaires contrat afghan » ou encore cette partie où il fait sa sauvagerie en lingala « Crimi ! loba lingala MPR to yebi système ya balabala mwasi lokola Djezzy, lokola J.Lo nde faut na bala bala ».
Et pour finir, c’est Yuma Dash qui vient avec un couplet chanté en mode dancehall. Avec un lead vocal imprégné de mélancolie et un backup lourd, l’artiste clôture ce morceau avec du charme : « na moni yo na mosika omoni na pusani po otikala yanga moko loba nasa’ni balobi na meka kopesa yo te motema nazo ndimela bango te yango n’ayé ko yeba wana nioso etali nga te nga na lingi biso deux ba landela vie n’o te na koki kozang’o te »
RM La Fleur Du-béton