Le rappeur engagé congolais Alain Chirwisa, plus populaire sous son blaze de scène ALESH, a manifesté, vendredi 04 dernier, via une communication faite à travers les réseaux sociaux, dans laquelle il interroge le Comité National des IXèmes Jeux de la Francophonie sur l’absence du mouvement urbain aux nuits de la Francophonie. L’artiste a également appelé ses collègues à la solidarité.
Les 9èmes jeux de la Francophonie ferment leurs portes ce dimanche 06 août après avoir enfiévré Kinshasa pendant près de deux semaines de compétitions sportives et culturelles. Et si ses nuits sont agrémentées par les chanteurs de la Rumba, qui prestent à tour de rôle à l’esplanade du palais du peuple, les artistes des musiques urbaines congolaises ont quant à eux été oubliés par l’organisateur local.
Pourtant, ces Jeux solidaires, qui promeuvent la diversité et l’excellence relèvent d’un concept original unique au monde qui rassemble la jeunesse francophone autour des arts et du sport. Et cette scène musicale dite pop urbaine est essentiellement composée des jeunes artistes dont l’âge varie entre 18 et 35 ans.
Indigné par ce manque de considération, Alesh a pris la parole à travers un communiqué officiel, publié le vendredi dernier, pour s’adresser aux autorités culturelles du pays ainsi qu’aux membres du Comité National chargé d’organiser ces assises.
« Aux autorités Congolaises, sachez que même en décidant de nous ignorer sur notre propre sol, certains d’entre nous ont d’excellentes relations avec l’Organisation Internationale de la Francophonie. Tout comme j’ai déjà joué aux Francofolies de Spa (Belgique) par le passé, plusieurs artistes Urbains de la RDC joueront dans des grands événements à travers le monde : _ayez juste la décence de ne pas trop tenter de gratter notre << amitié >> pendant nos victoires internationales, car vous ignorez, sur notre propre terre, la richesse que nous représentons pour ce Pays », a-t-il dit.
Mais bien avant ce coup de gueule, le rappeur engagé a tout d’abord pris le soin d’interpeller ses collègues du mouvement urbain rd-congolais sur la guerre d’égos qui les divise et affaiblit leur dynamique :
« En 5 ans d’évolution significative, nous, artistes des musiques urbaines de Kinshasa avons réussi à développer des égos que nos confrères de la Rumba/du Ndombolo ont mis des décennies à développer. Résultat : nous sommes désormais incapables de nous battre ou de faire des plaidoyers pour commune, notre mouvement, même quand notre survie, honneur en dépend. Nous sommes respectés, pris individuellement, mais en tant que mouvement, les autorités culturelles congolaises n’ont jusque-là aucune considération pour notre dynamique.
Nous représentons la mouvance actuelle, l’énergie présente, me feu de la jeunesse, l’espoir du Congo, nous avons des millions des fans, devant notre courant musical le Ndombolo s’essouffle depuis 5 ans, à l’international certains parmi nous donnons des concerts sur des scènes auxquelles plus de 90% des musiciens “Ndombolo” n’ont pas accès. Pourtant on ne considère pas, on ne respecte pas », fait savoir le king Lesh dans un premier temps.
Avant de renchérir pour les appeler à la solidarité « Nous ne sommes pas obligés d’être tous des amis intimes, mais nous devons apprendre à repérer des moments cruciaux où nous devons nous réunir afin de combattre pour notre espèce, comme le font les artistes Ndombolo, même pendant les moments le plus ardents de leurs conflits.
Comment me battrai-je pour défendre les intérêts de Gally Garvey, Rj Kaniera, ALESH, MPR, Gaz Fabulous, Samarino, Innoss’B, Anita Mwarabu, Dj Virus, Dj Amaroula, Rebo, Dj Abdoul, Systa Becky, Gaz Mawete, etc, si je pense constamment que je vaux mieux qu’eux ou que mon intérêt personnel compte plus que celui de tout ce grand mouvement ».
RM La Fleur Du-béton