L’artiste Diesel Gucci immortalise une légende de la rumba congolaise dans un morceau extrait de son nouvel extended play, OASIS, désormais disponible sur toutes vos plateformes préférées.
Basé à l’autre rive du fleuve Congo, Diesel Gucci est une figure que plus d’un observateur averti place à la proue du navire qui mène la nouvelle génération de la musique urbaine brazzavilloise.
Après plusieurs mois de travail en studio, l’artiste a offert aux auditeurs un nouveau projet baptisé OASIS. En fait, il s’agit d’un Ep composé de six beaux tracks avec deux collaborations dont une avec Hiro et l’autre avec Pson.
Pour ficeler son opus, le bonhomme est allé puiser loin dans les archives de la chanson congolaise. Dans le morceau Djoudja, Gucci a repris à sa sauce le titre Kimpa Kisangameni, l’un des grands succès de Luambo Makiadi Franco dans les années 80s.
Les thématiques se différents !
Si les deux chansons ont presque la même mélodie, dans sa version, le Grand Maître aborde le thème de la sorcellerie. Le mot clé que l’artiste emploie est « kimpa ». En effet, il parle des envoûteurs qui transforment leur vie en une énigme incompréhensible pour les non avertis, se taillent une réputation de légende avec leur jeu démoniaque dont la stratégie est de créer la désolation dans les familles. Leur « vie nocturne, bourrée de secrets, est un vrai mystère pour le commun des mortels.
L’inégalable Luambo met à nu les activités sombres de ces satanistes. Lorsque le jour tombe et que le soleil s’en va dormir, lorsque les derniers rayons solaires sont gobés par les ténèbres et que la nuit obscurcit le temps, les envoûteurs commencent leurs activités diaboliques tout en se livrant à ce « cannibalisme occulte » communément appelé sorcellerie. Car les ensorceleurs mangent leurs victimes de façon mystérieuse après les avoir tuées (explication de Samuel Malonga).
Dans sa sauce, Diesel surfe bien-sûr sur la vibe de franco, mais avec une touche d’originalité qui donne à la chanson un côté ambianceur. Il peint de parfaite manière ce qu’est devenue la société congolaise, la débauche, le chômage et l’insouciance qui caractérisent sa jeunesse. L’artiste s’est lui-même mis dans la peau d’un cas soc qui est soûl tout le temps.
Près de 40 ans après sa parution dans l’album « Makambu Eza Bourreau », la chanson Kimpa Kisangameni traverse le temps et continue à inspirer les nouvelles générations.
RM La Fleur Du-Béton