Il y’a 21 ans, Koffi Olomide ouvrait les portes de « Bercy » aux artistes Africains

La star de la chanson congolaise Koffi Olomide est considéré depuis plusieurs décennies comme l’une des figures emblématiques de la musique africaine pour son parcours incroyable.
Ce chanteur mordu de la poésie et de la guitare qui a su repeindre la rumba congolaise en y ajoutant sa propre touche dite « Tshatsho », compte à son actif plus d’une vingtaine d’albums à succès et un bon nombre de concerts dans des prestigieuses salles du monde. Aujourd’hui, Strong2kin Moov revient sur l’un des concerts d’anthologie de sa riche carrière.

Koffi Olomide, le guide de tout un continent

21ans en arrière, soit le 19 février 2000, alors que les réseaux sociaux n’étaient même pas encore envisageables dans nos têtes, Koffi Olomide ouvrait les portes du palais Omnisports de Paris-Bercy (actuellement parrainé sous le nom Accor Arena) aux artistes du continent noir et devenait le premier musicien africain à jouer et à faire un carton plein dans cette grande et prestigieuse salle de spectacle parisienne.

Nous sommes à la fin des années 90, alors que son album « Loi » paru fin 1997 cartonne toujours en Afrique de manière fracassante, le patron de Quartier Latin enchaîne avec un autre projet intitulé « Droit de Veto » en 98. C’est l’opus du groupe dans lequel chacun de ses poulains (Bouro Gecko Mpela, Sam Tshintu, Savanet Depitcho, Mbochi Lipasa, Binda Bass, Champion Djikapela et les autres) avait eu l’opportunité de signer une chanson.

Malheureusement, cet album ne connaîtra pas une bonne promotion car la plupart des musiciens auteurs des titres qui le composent quitterons le groupe pour aller créer « Quartier Latin Académia ». Mais bien avant leur départ, la sortie de Droit de Veto sera tout de même marquée par des productions scéniques de Koffi à l’Olympia de Paris, le 29 août 98, et au Zénith de Paris le 7 novembre de la même année.

Poignardé dans le dos, il se relève tête haute et repart à la conquête de Paris-Bercy

Poignardé dans le dos par une grande partie de sa Dream Team, Koffi Olomide va faire preuve de caractère. Il se relève tête haute et recrute des nouveaux chanteurs et instrumentistes (Fally Ipupa, Soleil Wanga, Jipson Butukondolo…) avec qui il sort l’album « Attentat » en décembre 1999.

Ce projet aura un fou succès dont l’onde de choc se fera sentir au-delà du continent africain. Conscient de l’impact de son album et de sa notoriété grandissante, koffi Olomide décide de faire une date, le 19 février 2000, dans la grande polyvalente et modulable salle parisienne Paris-Bercy.

Un évènement africain dont la portée médiatique à été planétaire

Ce jour-là, le 12e arrondissement de Paris était en effervescence. Car plus de 18.000 personnes venant de plusieurs pays d’Europe notamment Belgique, Hollande, Allemagne ainsi que des différentes villes de la France s’étaient déplacées pour voir ce spectacle du Grand Mopao.

Et pour faire de ce concert la fête des toutes les communautés africaines, la légende congolaise placera le curseur à l’endroit qu’il fallait avec un bon casting d’invités. Youssou N’Dour, Magic Sytem, Coumba Gawlo Seck, Nayanka Bel, Roga Roga, le collectif Bisso Na Bisso, le jeune cap-verdien Stomy, Zap Mama, Abi Souria et pleins d’autres y seront conviés.

Le rideau de ce spectacle dénommé « Bercy 2000 » sera levé sur scène aux environs d’1 heure du matin pour chuter à 5 heures 30. La couverture médiatique avait été assurée par la chaîne MCM Africa qui enregistrera l’intégralité du spectacle en direct. Les caméras des grandes chaines de télévision françaises telles que France2, M6, Canal+ étaient également présentes. Ce fut un moment magnifique qui restera gravé à jamais dans l’histoire de la musique du continent noir.

Notons que ce concert live de QuadraKoraMan a été commercialisé sous format d’album intitulé « Koffi Olomidé : Live à Bercy » le 28 novembre 2000 sur le label Sonodisc. Le talent de génie et l’amour du travail bien fait de Koffi Olomide lui ont valu une tonne de récompenses dans le monde… Il est l’un des douze artistes musiciens africains (et le seul congolais), à avoir été cité dans les « 1001 albums que vous devez écouter avant de mourir » (un ouvrage de référence sur la musique publié en 2006 et qui consiste en une liste de meilleurs albums sortis au monde entre 1955 et 2005).

RM La Fleur Du-béton.

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